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Rencontre avec Manu, responsable d'une équipe particulière du Clos

Manu est responsable d’une équipe unique en son genre. Les chevaux Vanille, Rasta, Rubis, Idole et Calinette sont ses collègues au quotidien.


Manu, en tant que Horse Manager, quelles sont vos principales missions ?


Ma mission principale est de m’occuper des cinq chevaux du Château de Pommard, du matin jusqu’au soir. Ils font partie de l’équipe des vignes à temps plein. Au-delà de l’entretien, il faut également les entraîner et les former au travail dans les vignes, mais aussi former l’équipe à travailler en collaboration avec les chevaux, à les maîtriser.


Combien de chevaux travaillent pour le vignoble ? Quelles sont leurs tâches dans les vignes tout au long de l’année ?


Aujourd’hui nous avons cinq chevaux, ce qui nous permet d’agir sur plus de la moitié du Clos. Il y a toujours trois chevaux qui tournent en permanence. Après quelques semaines de repos, les chevaux ont repris du service fin janvier pour l’étape du décavaillonnage. C’est un travail du sol qui s’effectue sur plusieurs mois à l’aide d’une charrue qui passe entre les vignes. L’objectif est de ramener la terre qui se trouve sous les ceps au centre du rang. C’est un travail délicat et essentiel pour le bon développement de la vigne. Nous essayons de laisser un maximum de bonnes plantes dans les rangs afin de permettre le développement de matières organiques qui contribuent à la croissance des vignes. En ce moment, nous sommes en pleine phase de griffage. Les chevaux passent entre les rangs avec des griffes pour remobiliser la terre qui se trouve entre les rangs et pour aplatir le sol.


Comment choisissez-vous vos chevaux ?


Je les sélectionne en fonction du type de travail à réaliser. C’est pour ça qu’il faut des profils bien différents : des femelles, des mâles, des pouliches, des chevaux plus âgés. L’une de nos juments a un pas très lent, nous nous en servons donc pour les travaux au plus près du cep comme le décavaillonnage. Pour les chevaux aux allures plus rapides, nous leur confions des travaux avec les griffes par exemple. C’est une technique de labour avec un outil spécifique composé de cinq dents, qu’il faut effectuer régulièrement de février à août pour décompacter et mobiliser le sol. Nous venons de prendre une jeune pouliche de deux ans. Nous l’avons choisie jeune pour permettre une bon développement du contact avec les humains.


Comment l’équipe des vignes s’adapte-t-elle à la présence des chevaux dans le Clos ?


Cet hiver, toute l’équipe des vignes a suivi une formation pour apprendre les bases de la viticulture au cheval. Ils ont ainsi appris à diriger le cheval. Il y avait également toute une partie sur la morphologie de l’animal. C’est important de connaître les différentes parties de son corps et maîtriser certaines spécificités de langage. Ils ont tous passé le galop 2. Depuis, cela a vraiment changé le dynamisme au sein de l’équipe. Ils sont plus à l’aise et connaissent mieux les chevaux et leurs différents caractères. Ils savent s’adapter face à eux pour avancer de façon productive. Cela demande aussi beaucoup de pratique, on n’apprend pas juste en une journée à mettre un harnais et à le régler. 


Quel a été votre parcours jusqu’ici ?


J’ai toujours travaillé avec des chevaux. J’ai grandi dans la région, à Auxonne précisément. C’est une région maraîchère et les agriculteurs locaux ont régulièrement recours aux chevaux pour certains travaux. Quand je suis arrivé au Château, personne ne savait comment maîtriser un cheval, l’équipe n’avait aucune connaissance. Je me suis donné 6 mois pour tout leur apprendre, de la morphologie aux positions de sécurité par rapport au cheval. En effet, il faut toujours prévenir l’animal avant de le toucher. Si on ne le prévient pas il peut être surpris et réagir de façon dangereuse. 


Quelques mots sur chacun des chevaux ?


Rasta est fidèle à son nom, très cool ! Elle est dans son monde et aime prendre son temps. Rubis est plutôt pesteur, il en fait à sa tête mais toujours gentiment ! Pour Vanille, il faut toujours cinq minutes d’adaptation. Le matin, quand elle commence dans son premier rang, elle part très vite, trop vite. Puis elle s’ajuste. Calinette, comme son nom l’indique, c’est Madame Caline. Elle aime se faire chouchouter. Enfin, Idole, la petite, adore sautiller dans tous les sens. C’est la plus jeune, elle demande beaucoup d’attention aussi.