Nos Histoires

Dans les coulisses du WSET niveau 2

Dans l’imaginaire collectif, travailler au Château de Pommard fait de nous des experts en vin. Pourtant, jusqu’en août dernier, nous étions une poignée à en douter. Nous aimions le vin, bien sûr. Nous connaissions les techniques de base de la viticulture et comprenions l’importance de la conversion à la biodynamie, à la fois pour notre avenir, celui de notre domaine et de notre planète. De là à tout savoir des vignobles du monde et à déguster comme un professionnel, il y avait un pas. L’ouverture d’Ecole V nous a donné une occasion de le franchir en inaugurant la première session intensive du WSET niveau 2 à la fin de l’été.

Un amphithéâtre en immersion

Oubliez les salles de classe sombres et les cours magistraux. Notre rentrée avait des airs de sortie pédagogique. Une fois installés dans une pièce baignée de lumière, située au coeur d’une bâtisse hérité du XVIIIe siècle, notre professeur nous a emmené explorer le domaine. Accroupie entre les vignes, elle nous a guidé à travers la complexité des sols et le cycle du raisin, preuve à l’appui. Notre route a croisé celle du directeur technique du Château de Pommard, qui en a profité pour nous éclairer sur sa façon de vinifier ses vins. Dans la fraîcheur des caves, il est revenu sur le parcours du pinot noir et du chardonnay, du vignoble au verre. Accoudés aux fûts de chêne, le processus nous a soudainement semblé bien plus concret.

Petit-déjeuner dégustation

9h30. Retour en classe. Avec 50 vins à déguster en deux jours, nous avions un programme chargé devant nous. Après avoir approfondi les premiers chapitres du manuel, fourni quelques semaines auparavant et étudié attentivement pendant 12 heures à la maison, les choses sérieuses ont commencé. Qui aurait parié que nous serions aussi impatients de déguster du vin à l’heure du petit-déjeuner? Les premiers échantillons nous ont permis de calibrer notre palais et de nous échauffer pour les appellations à venir. De sa robe à sa qualité, nous avons analysé chaque aspect d’un vin. “Autolyse”, “sous-maturité” ou “boisé” font désormais partie de notre vocabulaire. Vin après vin, nos nez et palais sont devenus plus précis. Aidés par l’approche systématique de la dégustation du WSET 2, nous avons réussi à détecter de plus en plus d’arômes et de parfums, pour enfin parvenir à parler nous-mêmes de la structure et l’équilibre d’un vin.

Une ambiance conviviale

Nous ne partions évidemment pas sur un pied d’égalité. L’un d’entre nous était sommelier, l’autre journaliste spécialisé dans le vin ; la majorité des dix étudiants, eux, n’avaient pas d’expérience professionnelle dans le secteur. L’ambiance n’en n’a pas été affectée. Pendant deux jours, l’atmosphère est restée conviviale et détendue – nous étions là pour apprendre, pas pour nous mesurer les uns aux autres. Les déjeuners, partagés dans deux des restaurants typiques de Pommard, nous ont permis de nous aérer l’esprit et de revenir sur les nouvelles techniques et connaissances que nous venions d’assimiler, tout en tissant des liens autour d’une pizza. Il faut toutefois l’avouer : quand l’heure est venue d’aller boire un verre ensemble à la fin d’une longue journée de dégustation… nous avons longtemps tergiversé pour commander notre bouteille de vin!

L’heure de l’examen

Pinot noir, chardonnay, malbec, grenache, sauvignon… En l’espace de deux jours, nous nous sommes intéressés à 12 cépages différents, et autant de vignobles à travers le monde. Nous avons appris à déguster un vin et à en parler, quelle que soit l’heure de la journée – la clé? Il faut recracher sans hésiter. Nous avons abordé les grands principes des accords mets et vins, et nous nous sommes même frottés aux spiritueux. Un conseil, évitez d’avaler cette téquila! L’examen est sur le point de débuter. Après une petite demi-heure de révision, nous avons dû fermer nos livres et nous reposer uniquement sur notre mémoire et nos nouvelles compétences. Quelle région d’Australie est célèbre pour ses rieslings? Comment décririez-vous un Margaux dans sa jeunesse? Quels sont les effets du sel sur le vin? Pendant une heure, nous nous sommes creusés les méninges, hésitant entre les quatre réponses proposées. Peut-être que le cadre nous a inspiré, à moins que ce soit notre professeure certifiée WSET, patiente et pédagogue. Toujours est-il que l’ensemble des étudiants a obtenu son niveau 2 haut la main, avec mérite ou distinction. De quoi nous donner des idées… Nous nous entraînons déjà pour le WSET niveau 3.